L'innocence de Koré-Eda

L'INNOCENCE (2h06) 

de Hirokazu Kore-eda
avec Sakura Andô, Eita Nagayama, Soya Kurokawa 



Le comportement du jeune Minato est de plus en plus préoccupant. Sa mère, qui l’élève seule depuis la mort de son époux, décide de confronter l’équipe éducative de l’école de son fils. Tout semble désigner le professeur de Minato comme responsable des problèmes rencontrés par le jeune garçon. Mais au fur et à mesure que l’histoire se déroule à travers les yeux de la mère, du professeur et de l’enfant, la vérité se révèle bien plus complexe et nuancée que ce que chacun avait anticipé au départ... 


Magnifique film sur la culpabilité , superbement interprété , mis en scène avec délicatesse, encore un chef d’œuvre de Kore Eda 

Présentation et animation : Vive le Cinéma à Muret 

Cannes 2023 L'Innocence a obtenu le Prix du Scénario ainsi que la Queer Palm au Festival de Cannes 2023. Hirokazu Kore-eda est un habitué de la croisette puisque plusieurs de ses films y ont été présentés ou primés. C'est le cas de Nobody Knows (Prix d'interprétation masculine pour Yûya Yagira en 2004), Tel père, tel fils (Prix du jury et mention spéciale du Prix du jury œcuménique en 2013) et Une affaire de famille (Palme d'or en 2018). 


Il n'y a pas une scène, pas un seul instant, rien dans L'Innocence que Kore-eda ne réussit à filmer comme une évidence, à l'instar de la plénitude dont faisait preuve Kurosawa. Rarement a-t-on vu un cinéaste aussi sûr de ses moyens, aussi aguerri à planter la caméra au bon endroit, à l'utiliser, comme s'il avait filmé exactement là d'où il fallait filmer. Kore-eda rend chaque moment décisif, et pour cause: enfant du néo-réalisme, il joue des impondérables du tournage, des hasards enfantins, notamment dans la deuxième partie, au lycée, où son cadre est sans cesse saturé de présences grouillantes éclairées par la profondeur de champ. Chaque élément, chaque pièce de l'ensemble, chaque sous-cadre brille et vit, devient miracle et mystère du vivant, comme cette gomme avec laquelle ne cesse de jouer un figurant - ce qui le caractérise tout de suite, lui confère une existence. La gomme finit par tomber sans qu'on puisse savoir si elle ne le devait pas (elle est ensuite ramassée par l'élève qui la brandit devant lui en signe de triomphe) ou si le cinéaste, maître de son cadre, l'avait prévu dans son plan de travail. Positif (Janvier 2024)



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