Le Salon de Musique

Le Salon de Musique

de Satyajit Ray avec Chhabi Biswas, Ganda Pada Basu, Kali Sarkar

Dimanche 17 mars 2024 vers 18h



Le Bengale dans les années 20. Biswanbhar Roy, aristocrate et grand propriétaire terrien a passé l’essentiel de sa vie à assouvir sa passion pour les fêtes musicales, les concerts donnés dans le salon de musique de son palais, devant un public d’amis, par des musiciens, des chanteurs, des danseuses. Cette passion l’a ruiné, alors que dans le même temps son voisin Mhim Ganguli, bourgeois et nouveau riche, prospérait et cherchait également à rivaliser avec lui sur le plan musical. Peu à peu, Roy s’est enfoncé dans la contemplation passive et nostalgique de sa propre décadence. Après la mort accidentelle de sa femme et de son fils dans le naufrage d’un bateau lors d’une tempête, il a fermé son salon de musique. Quatre ans plus tard, il le rouvre pour un dernier concert dans lequel il engloutit ses dernières ressources, mais qui lui procure le plaisir suprême d’humilier son rival, Ganguli.
 

Sur la terrasse de son palais délabré, Biswambhar Roy, un vieil aristocrate sur le déclin, se souvient des fêtes fastueuses qu’il organisait jadis avec les meilleurs musiciens du pays. Depuis, l’argent est venu à manquer. Il est passé dans les mains de Mahim Ganguli, un parvenu arrogant qui habite dans les environs. Face à lui, Roy fait tout pour tenir son rang et décide un jour d'inviter les meilleurs musiciens pour ranimer l'éclat de son salon et humilier son rival....


Le 4e long métrage, et l'un des plus grands chefs d'oeuvre de Satyajit Ray, est la conjonction d'un échec et d'un accident. À savoir la piètre réception critique et publique du deuxième volet de la Trilogie d'Apu, 
  • L'invaincu en 1957, et l'immobilisation du réalisateur durant plusieurs mois après une fracture de la jambe... "Alors que j’étais alité avec la jambe dans le plâtre, j'ai lu une courte nouvelle d'une dizaine de pages intitulée " Jalsaghar", "Le Salon de musique" du romancier bengali Tarasankar Banerjee . Le personnage principal, seigneur féodal ruiné et dépassé par son temps, évoque autant les aristocrates désargentés et mélancoliques des pièces de Tchekhov que le prince Salina du Guépard de Luchino Visconti, qui sera tourné 5 ans plus tard. 
Satyajit Ray  
  • Né le 2 mai 1921 à Calcutta, Satyajit Ray appartient à une famille bourgeoise et intellectuelle. En effet, il est le fils d'un poète bengali de grande renommée, qui meurt lorsque Satyajit Ray n'a que 3 ans. 
  •  Il débute sa carrière comme publicitaire et découvre peu à peu le cinéma, autant indien qu'international. 
  •  En 1949, une rencontre déterminante a lieu, avec la venue de Jean Renoir à Calcutta pour le tournage de son film Le Fleuve, en amont duquel Ray est chargé des repérages par le réalisateur français. Ce premier contact concret avec le monde du cinéma lui donne l'impulsion et la confiance nécessaire pour réaliser un projet cher, l'adaptation du roman bengali Pather Panchali, qui deviendra le premier volet de sa Trilogie d'Apu
  •  Dans les années 60, il va s'intéresser à la place des femmes indiennes dans un monde encore corseté par les superstitions, et les castes, avec des titres tels que La Déesse (1960), Trois Filles (1961) ou Kanchenjungha (1962), une série qui culmine avec son plus grand film, Charutala en 1964.

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