Cambio de sexo : Ciné classique dimanche 22 octobre à 18h20

 Dimanche 22 octobre à 18h20

Cambio de sexo ( Vicente Aranda 1976) ( 1h48) 
avec Victoria Abril, Lou Castel, Fernando Sancho

Dans sa famille ou à l’école, José Maria, un adolescent de dix-sept ans, sensible et intelligent, ne trouve pas sa place et se voit rejeté et montré du doigt pour son manque de virilité. Il prend peu à peu conscience de son désir de devenir une femme...

En 1972, Vicente Aranda se lance avec  Joaquim Jorda dans l’écriture de cette fiction inspirée d’un fait réel . Mais Franco est toujours en vie : malgré plusieurs changements dans son scénario et passages devant le comité de censure, il est rejeté.

C'est en 1976 que le réalisateur  peut enfin commencer le tournage de Cambio de sexo. 

Pour le premier rôle, le cinéaste cherche une jeune actrice androgyne d'une beauté particulière. Il pense à certaines actrices de l'époque mais c'est Victoria Abril, vue dans un téléfilm, qu'il décide d'auditionner et qui le captive par son insolence naturelle. A 18 ans, pour ce premier grand rôle, Victoria s'y révèle d'une sensibilité à fleur de peau et d'une force fragile sans pareille.

  "Il est urgemment nécessaire de découvrir cet ovni d’avant-garde, objet cinématographique exceptionnel tant dans son scénario, son montage que son interprétation."

"Cette pépite arrive enfin en France, et 46 ans après, on ne peut faire que le constat de sa pertinence et son avant-gardisme"

"Le long métrage de V. Aranda, tourné au sortir de la période franquiste, étonne par sa manière frontale d’aborder la question du changement de sexe. Cambio de sexo saisit un moment politique et sociétal avec, dans le rôle principal, une Victoria Abril lumineuse."

Pierre Feuille Pistolet

Un van polonais sillonne les routes d’Ukraine. A son bord, Maciek Hamela évacue des habitants qui fuient leur pays depuis l’invasion russe. Le véhicule devient alors un refuge éphémère, une zone de confiance et de confidences pour des gens qui laissent tout derrière eux et n’ont plus qu’un seul objectif : retrouver une possibilité de vie pour eux et leurs enfants.

En présence d'Amnesty International, Dimanche 22 octobre à 10h30 au Véo Muret.



Hester street: ciné classique dimanche 15 octobre à 18h20

 Dimanche 15 octobre à 18h20

Hester street (1975 Joan Micklin Silver) ( 1h30)

Hester Street, New-York, 1896. Jake, juif immigré, a quitté la Russie il y a trois ans, laissant derrière lui sa femme Gitl et leur petit garçon. Travaillant dans un atelier de couture et fréquentant la belle Mamie, il fait tout pour s’intégrer. Installé, il peut désormais faire venir femme et enfant. Mais Gitl, attachée aux traditions orthodoxes, est déroutée par cette nouvelle vie…

Voici 3 bonnes raisons de découvrir ce film:

pour la comédienne Carol Kane, qui incarne Gitl. Elle livre une prestation d’une intense subtilité qui fut récompensée d’une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice en 1976. Personnage le plus fascinant de cette histoire,  elle est cette femme qui va chercher progressivement à s’émanciper, sans pour autant renier son identité juive profonde. 

pour sa représentation particulièrement réaliste de la communauté juive de Lower East Side. La cinéaste réussit à nous immerger dans l’effervescence d’Hester Street avec une maestria miraculeuse, notamment dans une scène de déambulation au marché, où les habitants passent d’échoppe en échoppe dans un joyeux brouhaha. Les costumes, les décors, tout semble avoir été pris sur le vif en 1896. 

pour la découverte de la  brillante cinéaste que fut Joan Micklin Silver Dans une interview donnée au American Film Institute en 1979, la réalisatrice ,cite cette phrase d'un directeur de studio : « Produire et distribuer un long-métrage coûte cher, une femme réalisatrice est un problème de plus dont on peut se passer. »  Hester Street  a finalement été produit par son mari, qui travaillait alors dans l’immobilier. 

  Personne ne voulait distribuer le film, jugé trop « ethnique »   mais il fut finalement sélectionné à la Semaine de la Critique de Cannes en 1975, ce qui  permit sa sortie aux États-Unis   
La carrière de la cinéaste  a  toutefois beaucoup souffert du sexisme et de l’antisémitisme d’une partie de l’industrie,


"Un  film universel sur le déracinement, le renoncement aux traditions, l’intégration… au fond, tout ce qui fonde l’Histoire multiculturelle des États-Unis. "
 .

« Un premier long métrage impressionnant. » CAHIERS DU CINÉMA

 

« La mise en scène, simple et belle, révèle le talent sans ostentation d’une réalisatrice. » TELERAMA

 

Les Tourouges et les Toubleus

Le consentement en liaison avec le PJE

 

Au milieu des années 1980, Vanessa SPRINGORA, 14 ans, rencontre l’écrivain Gabriel MATZNEFF, 50 ans. En mal de père, fascinée par le charisme de cet auteur alors adoubé par le monde culturel, la jeune fille tombe dans ses filets.

Elle croit en cet amour qu’il lui promet mais qui n’est qu’illusion, et qu’il exploitera en commerce littéraire. Trente-cinq ans plus tard, elle aura le courage de donner sa version des faits et racontera cette relation destructrice et traumatisante dans LE CONSENTEMENT, livre édifiant qui fut un succès littéraire de l’année 2020.

Après GUEULE D’ANGE, son 1er long métrage qui décrivait une relation mère-fille dysfonctionnelle, Vanessa FILHO donne chair à cette histoire de manipulation tout en restant fidèle au matériau d’origine. L’entreprise de prédation est ici décortiquée pour révéler le caractère pervers et l’extrême intelligence manipulatrice de l’écrivain pédophile. La psyché de l’agresseur, comme de sa vulnérable proie, se dévoile avec beaucoup de finesse. Parfois à travers un simple geste ou un regard, il est capable de passer en un instant d’un charme incandescent à une froideur implacable Crane rasé, amaigri de 10 kilos, Jean-Paul ROUVE, méconnaissable, se fond à nous méprendre dans la peau de ce pervers narcissique qu’est Gabriel MATZNEFF. Kim HIGELIN (petite-fille de Jacques) pour son premier grand rôle, incarne avec brio Vanessa en adolescente sous contrôle, endormie par la voix hypnoptisante de son bourreau.

Par la force des images parfois insoutenables et une musique riche en émotions par les thématiques choisies, ce film décuple la puissance de l’histoire pour sensibiliser encore davantage un plus large public et dénoncer la complaisance impensable de cette société du milieu des années 1980.

Le Consentement n’est pas un long-métrage comme les autres. c’est un film-témoignage sur un sujet ô combien actuel, engagé politiquement comme une mise en garde.

Seule contre la mafia

Dimanche 8 octobre à 18h10 
 

Seule contre la mafia 

(Damiano Damiani 1972) ( 1h50) titre original : La Moglie piu bella avec Ornella Muti, Alessio Orano, Tano Cimarosa


 
 


Sicile, années 1960. Don Antonino, parrain de la mafia locale, est sur le point d’être arrêté. Avant de se rendre, il adoube Vito, 22 ans, à l’avenir très prometteur. Seule condition : que celui-ci épouse une jeune fille vertueuse issue d’une famille pauvre. Vito jette son dévolu sur Francesca, âgée de quinze ans. D’abord flattée d’avoir été choisie, la jeune fiancée se sent vite piégée et refuse le mariage. Humilié par ce rejet, Vito décide de se venger... 

Le scénario est  l'adaptation d'un fait divers, même si le générique prétend le contraire; c'est l'histoire de Franca Viola qui refusa d'épouser le mafieux qui l'avait séduite.

  Pourquoi aller voir ce film?


pour la prestation de Ornella Muti dans son premier long métrage. Encore très jeune( 16 ans), elle livre une interprétation formidable,  superbe départ vers une formidable carrière. Elle reprend le personnage de jeune femme très jolie, dont rien ne laisse présager le caractère indomptable.

 pour le regard  très politique sur la condition de la femme dans le sud de l'Italie pendant les années 60, victime de la pression sociale qui rend son émancipation quasi impossible 

pour le portrait accablant des moeurs et de la corruption dans la société italienne, dressé par un réalisateur éminemment politique, auteur du brûlot La Mafia fait la loi en 1968.  Le film de Damiano Damiani est un réquisitoire féroce contre cette terrible organisation criminelle.


pour la musique d'Ennio Morricone qui en 1970 signe15 musiques de film, dont  2 chefs-d'oeuvre« Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon »  et « Seule contre la mafia« . Il utilise la guimbarde symbole de l’Italie traditionnelle comme instrument principal à laquelle répond la voix de la soprano Edda dell’Orso. C’est assez saisissant et incroyablement efficace sur le plan narratif.