As Tears Go By

Dimanche 9 avril à 18h30 


As tears go by (Wong Kar-wai -1h42) 

Hong-Kong 1988 Un petit gangster de Hong-Kong se partage entre son boulot habituel et la nécessité de protéger son acolyte et ami à la conduite problématique et erratique. Cette vie déréglée et violente sera bouleversée par l'arrivée d'une jolie cousine, qui vit loin de la ville, sur l’île de Lantau et qu'il doit héberger pour quelques jours....



Wong Kar-wai n’a que 29 ans quand il signe ce premier film, un polar rendu possible par l’immense succès, à l’été 1986, du Syndicat du Crime, de John Woo. Wong Kar-wai s'inspire magnifiquement de Mean Streets, le premier film de Martin Scorsese sur la mafia new yorkaise. Au cœur des deux récits, on retrouve un duo de gangsters, dont l’un respecte les règles de la mafia, tout en protégeant l'autre qui se révèle incontrôlable et violent.

 

Si le réalisateur n’est pas encore le façonneur d’images puissamment émotionnelles, déjà, au sein d’un genre ultra-balisé, il ne filme pas tout à fait comme tout le monde… 

Admirable composition des plans dans toutes les scènes à deux dans l’appartement créant une subtile chorégraphie des corps qui dit peu à peu le rapprochement des êtres, la naissance du désir.... inventivité et efficacité des scènes d'action.... Cinéaste des amours impossibles et donc des regrets éternels, ce qu’il portera jusqu’à la perfection dans In the mood for love, le réalisateur laisse ici libre cours au romantisme qui jamais ne le quittera et il fait le choix d'une bande son envoûtante, la reprise en cantonais de Take my breath away, rengaine du groupe Berlin (le «hit» de Top gun), par la diva locale Sandy Lam.


Wong Kar-wai bénéficie aussi d’un solide duo d’interprètes. Andy Lau est en train de devenir l’acteur et chanteur ultra-populaire qu’il sera pleinement dans les années 90. 

 Face à lui, Maggie Cheung, actrice débutante remarquée comme partenaire de Jackie Chan, prête à son personnage son charme ingénu : elle est la révélation du film. Quand le film sort à Hong-Kong à l’été 1988, il réalise plus de dix millions de dollars de recettes. Il est aussi sélectionné à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 1989. Une œuvre fascinante d'un cinéaste qui découvre peu à peu son style !

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