ciné classique dimanche 7 mai à 18h20: Sans toit ni loi

Dimanche 7 mai à 18h20

ciné classique

Sans toit ni loi (A Varda): hommage à Sandrine Bonnaire






L'histoire: Une jeune fille est trouvée morte de froid : c’est un fait d’hiver. Que pouvait-on savoir d’elle et comment ont réagi ceux qui ont croisé sa route, cet hiver-là, dans le Midi? Celle qui la prend en stop et qui l’écoute, une vieille dame très riche avec qui elle se saoule et d’autres qui parlent d’elle… tous nous révèlent un peu de ce qu’ils ont compris de cette vagabonde, mais la renvoient à sa solitude et à son errance. Elle se fout de tout et de tout le monde. Sa vie c’est marcher, lutter pour sa survie contre le froid et la faim. C’est le froid qui la vaincra.



Notre avis : La sortie de Sans toit ni loi eut lieu dans le contexte historique de la France inégalitaire des années 80 avec ses nouveaux pauvres, que l’on appellera alors « sans domicile fixe ». Le taux de chômage n’en finissait pas de grimper et Coluche développait les Restos du coeur, la logique associative et caritative prenant le relais d’un État-providence remis en cause.

La construction du film est magistrale; une série de retours en arrière permet aux différents témoins protagonistes de s’exprimer face à la caméra, éclairant le cheminement tragique de Mona. De longs travellings suivent sa (dé)route. Le recours à des comédiens non professionnels, souvent recrutés dans des villages, pour incarner les seconds rôles, crée une double et paradoxale sensation d’authenticité et de distanciation. Ils encadrent avec aisance Sandrine Bonnaire, incarnant à la perfection cet être sauvage, à la fois dur et vulnérable, antipathique et attachant. Elle obtint pour cette performance le César de la meilleure actrice, quelques mois après le triomphe du film au Festival de Venise où il remporta le Lion d’or.



Sébastien Gayraud , écrivain et spécialiste de cinéma, présentera le film dans le cadre des animations proposées par l'ACREAMP.

Dans Sans toit ni loi, on voit bien que la place du cinéaste ne confère aucun privilège particulier et certainement pas celui d’en savoir plus sur les personnages qu’eux-mêmes. C’est donc assez logiquement que le film se construit comme un puzzle, et c’est à partir des témoignages fictifs des personnes qui ont croisé Mona dans ses derniers moments, que Varda reconstitue le parcours de la jeune fille, de façon morcelée, sans colmater les manques, sans conclure à tout prix sur l’ultime vérité de Mona dont le mystère subsiste.

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