La voie est libre


La voie est libre
Mardi 6 mai à 21h00
en présence du réalisateur Vincent Munié

avec le concours des associations
Oxfam France-Agir Ici, Survie et Afriqu’à Muret

Au Nord comme au Sud, la privatisation des services publics renforce la précarité et la pauvreté des populations. Construite sous la colonisation, dans le cadre des travaux forcés, la ligne Dakar Niger qui relie le Sénégal au Mali a été bradée en octobre 2003 à un consortium canado-français. Depuis, de nombreux repreneurs se sont succédé, au fur et à mesure du développement du fret de marchandises.
Le trafic voyageur, lui, a été totalement sacrifié et les conséquences de cette privatisation sont dramatiques pour les populations. Le film "La voie est libre" retrace l'histoire de cette voie de chemin de fer séculaire jusqu'à sa privatisation.

Les associations Oxfam France-Agir Ici, Survie et Afriqu’à Muret organisent le mardi 6 mai 2008, une projection de "La voie est libre" suivie d’une discussion avec le réalisateur et les associations organisatrices au cinéma Mermoz, 22 avenue Jacques Douzans 31600 Muret.

En 2006, au Sénégal, les passagers du train « express » Dakar Niger voyagent comme ils le peuvent dans des voitures brinquebalantes, sur une voie quasiment en ruine. Pourtant cette ligne fut très importante pour le développement du pays et prit même une place déterminante dans la lutte de l’Afrique pour l’indépendance.

Loin de là, dans les Pyrénées françaises, on ferme les lignes, comme c’est le cas en Vallée d’Aspe, où depuis 1970, rails et tunnels sont engloutis par la végétation. La correspondance d’un ingénieur de la colonie parti au Sénégal bâtir la ligne Dakar-Bamako, avec sa soeur, demeurée dans les Pyrénées, nous livre quelques clés de l’histoire de ces deux chemins de fer contemporains.

À travers leurs lettres et au gré d’un voyage Dakar-Kidira par « l’express », se révèle un trait commun dans l’histoire des deux lignes. En effet, du progrès à la recherche de rentabilité, leur désaffection n’est pas le fait du hasard mais bien l’aboutissement d’une logique dont le principal enjeu en est l’intérêt commercial, laissant loin derrière l’apport social et humain de ces trains, là où ils roulèrent un jour. Ainsi Le temps de la splendeur semble révolu pour les 1259 kilomètres de rails à écartement métrique reliant Dakar à Koulikoro, via Bamako.

Désormais, si l’on excepte un convoi de fret quotidien, le célèbre « Express Dakar Niger » ne part plus qu’une fois par semaine. Et encore, avec, à chaque fois quelques jours de retard. L’emprunter, c’est pénétrer dans un monde de wagons en ruines, de gares désaffectées, de locomotives en panne, un monde qui se déplace à 10 km/heure sous 48° à l’ombre, ou les arrêts durent plusieurs heures, ou les rails « flambent » et les trains déraillent.(...) La lente désaffection d’un train, qu’il parcoure la plus lointaine des vallées pyrénéennes, le fin fond des villages perdus de l’Oural, ou les plaines arachidières de l’Afrique, est toujours le témoin d’une reculade. (...)

Les rails tordus du Dakar Niger, au coeur de l’Afrique, ne sont qu’une illustration de la répulsion du monde libéral à l’idée de service public. En cela, la désuétude ferroviaire du Sénégal et du Mali revêt donc une portée universelle. (...) Sur injonction de la Banque mondiale, le réseau est privatisé en 2003, vendu à un fond d’investissement Franco-canadien, pour qui le service voyageur, le service du public, est un poids non rentable.(...)

Le docteur Tiecoura Traoré, ingénieur du chemin de fer Malien, a été licencié en 2003, dès la privatisation du réseau, puni pour avoir fondé Cocidirail (Collectif Citoyen pour la défense et l’intégration du rail). Depuis, il n’a de cesse de lutter pour la réappropriation par les Etats de la ligne, afin de sauver les villages, les cheminots, et l’énorme économie informelle greffée autour du passage de l’Express. (...) Tiecoura Traoré inscrit sa lutte dans le cadre plus global de ce développement tronqué proposé à l’Afrique qui consiste à piller ressources et services au nom d’une nécessaire libéralisation...

La voie est libre a reçu le prix du festival Cinérail en février 2007 à Paris.

Produit par France 3, sa diffusion par la chaîne est repoussée à... fin 2008. (www.acme-eau.org)
Tiecoura Traoré lors de l'émission radio de Survie 31

Le réalisateur

Au fil d'une carrière de cameraman pour la télévision, Vincent Munié est devenu un spécialiste de l'histoire de l'Afrique des Grands Lacs où il a réalisé plusieurs documentaires. Il s'est vite senti concerné par la déchéance du continent tout entier et a donc orienté son travail artistique vers la dénonciation des mécanismes internationaux à l'origine des multiples drames africains et particulièrement du génocide rwandais. Il est également administrateur de l'ONG Survie, journaliste au Monde Diplomatique et à Billets d'Afrique, romancier - Amina K; ed. La Mauvaise Graine – (pour en savoir plus : survie Midi-Pyrénées)

Extrait du film

Voir un extrait du film qui a été présenté au "Festival Résistances 2007"


Meurtre du Dakar-Niger-Express ou Conséquences d'une privatisation au Sénégal de Vincent Munié


Dans siècle, après que les Blancs, la direction du célèbre édifice de Dakar-Niger-Expresses à Thiès ont fait construire, se reposent maintenant dans les salles blanches d'autres, cette fois-ci les Canadiens. Les rails ont été, depuis sa pose pas renouvelé une seule fois. La superstructure ne tient plus. En d'autres termes, les rails se gondolent, les écrous sont désserés.

En conséquence, les trains déraillent ..... (Lire la suite dans la version allemande du monde diplomatique ou sa traduction automatique ... à reprendre)





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