Polémique sur l'avenir du cinéma Mermoz



La municipalité se refuse à lui fournir un terrain, plus grand, mais plus excentré.

L'assemblée générale de « Vive le cinéma à Muret » a été l'occasion pour l'association qui gère le cinéma Mermoz de présenter, de façon toute réglementaire, le bilan de l'année écoulée. Les 46 318 entrées et les subventions assurent l'équilibre financier. Les multiples animations en direction de tous les publics, la diffusion de films « art et essai » confortent la vocation culturelle de ce cinéma de proximité. Mais la cinquantaine d'adhérents présents (on a connu des assemblées plus fournies) était surtout là pour entendre parler de la polémique née autour du projet d'installation d'un multiplex, à Muret, dans la future ZAC Porte des Pyrénées, ou à Roques. Le fait qu'ils aient été tous les deux retoqués par la Commission nationale d'équipement commercial n'enlève rien à l'acuité du débat. La présence du maire André Mandement, de l'adjointe à la culture Sophie Touzet et de la conseillère Sylvie Deneffle en témoignait.
Ghetto culturel ?
La position du Mermoz n'a pas varié d'un iota. La présidente Jo Loubet parle au nom du bureau et des adhérents : il faut que le Mermoz s'agrandisse pour avoir quatre ou cinq salles équipées d'écrans larges et en numérique, un restaurant… Un rêve d'Utopia, incompatible avec un multiplex.

Photo DDM - La dépêche

Mais impossible pour lui de grandir sur place, sauf à racheter tous les immeubles du quartier. Un opérateur est prêt à financer le projet, mais il lui faut un terrain. Et ce terrain, c'est la municipalité qui peut le lui fournir, du côté des ateliers municipaux. Pas question, répond le maire. Un autre projet est prévu avec Promologis à cet emplacement et de toute façon, il souhaite conserver le Mermoz là où il est. « On peut y aller à pied ». Et il estime que les salles actuelles sont suffisantes pour assurer la vocation culturelle du cinéma. « Nous ne voulons pas devenir un ghetto culturel » se défend l'association.

Les assurances données par l'opérateur Kinépolis au maire de ne pas entrer en concurrence directe avec le cinéma associatif ne la convainquent pas plus. « Il arrive avec une réputation sulfureuse ». Bref, chacun campe sur ses positions, le Mermoz restant persuadé que la ville finira par « comprendre que la solution du Grand Mermoz » est la meilleure.

La députée Monique Iborra semble être de cet avis. Mais les 14 maires de la CAM voient dans le multiplex une réponse à la demande d'un certain public et un formidable appel pour la ZAC Porte des Pyrénées, grande pourvoyeuse de taxe professionnelle, une des principales ressources de l'intercommunalité.

Une motion est votée pour appuyer la pétition « Pour un Grand Mermoz » qui a recueilli 4 400 signatures.


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