Driver
Walter HILL, connu pour ses films d'action aux allures de western est un producteur, réalisateur et scénariste américain, né en 1942. (The) DRIVER sorti en 1978 est son deuxième long métrage. Le titre DRIVER (Le conducteur) fait référence à l'activité professionnelle du personnage interprété par Ryan O'Neal, spécialiste des fuites en voiture après braquages. Bruce DERN est le flic à ses trousses. Et Isabelle ADJANI, la femme mystère fréquentant les tables de jeux. Voilà pour le pitch !
Le film « DRIVER » pousse au summum l’épure :
- les protagonistes s’y résument à leur fonction sans jamais être nommés, Le flic, la joueuse, le voyou, la voiture et la ville de LOS ANGELES dans une ambiance nocturne hypnotique.
- Le scénario est un squelette de polar empruntant grandement au SAMOURAÏ (1967) de Jean-Pierre MELVILLE : Tout comme Alain DELON, Ryan O'NEAL incarne un expert mutique, rigoureux dans son domaine.
- Isabelle ADJANI, par sa présence éthérée et son charisme amène une vraie fascination pour le personnage féminin. A 22 ans, c’est son premier rôle américain !
- ambiance de crissement de pneus, sirènes de voitures de police hurlantes, regard froidement déterminé du chauffeur adverse, têtes à queues, et tonneaux en pagailles, dans des lumières et bruits de gyrophares brisés.
Et comment ne pas citer Bruce Dern dans le rôle du flic davantage passionné par lui-même que par l’idée de justice qu’il est censé incarner !
En conclusion, l’esthétisme de forme, la beauté plastique de la mise en scène sont vraiment à apprécier sur grand écran dans sa version restaurée !
Ce film incompris à sa sortie, est devenu au fil de temps, un classique incontournable du genre.
TOUTE LA BEAUTÉ ET LE SANG VERSÉ (28 mai à 10h30)
Le film TOUTE LA BEAUTE ET LE SANG VERSE s’est vu décerné le Lion d'or à La dernière Mostra de Venise.
Ce documentaire réalisé par Laura POITRAS, est dédié à la photographe engagée Nan GOLDIN, née en 1953 .
Cette œuvre raconte la carrière et les combats de cette artiste queer et féministe Nan GOLDIN, figure incontournable du milieu underground new-yorkais. Elle entremêle de multiples récits et thématiques (féminisme, travail du sexe, addiction, santé mentale, capitalisme et violence domestique), et les fait converger vers la même conclusion : la nécessité d'accorder à l'art une dimension politique :
- Dénoncer l’impunité dont bénéficie la famille SACKLER, à la tête de la société pharmaceutique PURDUE PHARMA commercialisant des opioïdes, notamment l’OXYCONTIN, un antidouleur redoutablement addictif, qui a fait des ravages et provoqué des milliers de morts
- Faire cesser ce mécénat de cette même famille dans le monde de l’art, déguisant l’origine sordide de leur fortune !
Laura POITRAS et Nan GOLDIN construisent en fait un plaidoyer pour l'action et la rébellion, que ce soit dans l'art, dans l'intime ou dans la politique :
- Nan GOLDIN a fait de son intimité l'objet principal de son œuvre. Elle prend une position forte, celle de tout montrer.
- Et Laura POITRAS suit les nombreuses actions militantes de « Prescription Addiction Intervention Now », association de lutte cofondée par Nan Goldin. (P.A.I.N. signifie DOULEUR en anglais.
Laura POITRAS a su réaliser un film coup de poing, construit à la manière d’un fascinant journal intime, sur le combat de la photographe engagée Nan GOLDIN.
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