Un mariage( ciné classique) dimanche 5 février à 18h10

Dimanche 5 février à 18h10
Un mariage ( Altman) 
dans le cadre de ciné classique


L'HISTOIRE
Dino Corelli, fils d'une ancienne et riche famille du Middle West, doit épouser Muffin Brenner, fille d'un camionneur enrichi. Après la cérémonie à l'église, tous se retrouvent dans le manoir familial des parents du marié. En dépit des efforts de l'organisatrice du mariage, la fête va dégénérer, victime d'une succession de petites et grandes catastrophes, du décès inopiné de la grand-mère qu'il faudra dissimuler. Les masques tombent et les révélations pleuvent, certains secrets enfouis ne demandant qu'à sortir jusqu'au quiproquo final hilarant et glaçant. 

LE TOURNAGE
À quarante ans de distance, Un mariage vaut aussi le coup d’œil pour la fusion, exemplairement réussie, entre la culture populaire par excellence de l’Amérique des seventies – la télévision – et les impératifs narratifs du long-métrage de cinéma : les grands noms des soaps et des séries policières américaines se mélangent sans heurt avec quelques stars du cinéma d’auteur du moment (Vittorio Gassman, Mia Farrow ou encore Géraldine Chaplin au sommet de sa carrière). Comme souvent dans les films d’Altman, point de « premier rôle ».  
 Tous les acteurs (ils sont 48 ) trouvent leur place avec un naturel très attachant. Pour ce faire, Altman retient le meilleur du savoir-faire de chacun d’eux (les comédiens contribuèrent à l’écriture de leurs propres scènes).

POINT DE VUE CRITIQUE
Après s’être attaqué à l’armée (MASH, 1970), à l’histoire et au western (John McCabe (1971) et Buffalo Bill et les indiens(1976), Altman continue avec Un Mariage à saper les institutions américaines.
 Son génie est de ne jamais perdre ses spectateurs malgré le nombre de personnages qui ont tous une existence.
On rit beaucoup en regardant Un Mariage : des répliques drôlatiques ou joyeusement sarcastiques, au comique de situation, de l’humour subtil à la grosse farce, Altman joue avec toutes les possibilités.
 "Altman, avec une délicatesse apparente mais surtout l'appétit d'un fauve fondant sur sa proie, signe avec Un mariage une comédie de mœurs, qui rappelle les comédies italiennes classiques." 
 "Les mariés ont sûrement vieilli. Un mariage n'a pas pris une ride." 



  

l'héritière dimanche 29 janvier à 18h20


Dimanche 29 janvier à 18h20
dans le cadre du ciné-classique
L'héritière( Willian Wyler) ( USA 1949) ( 1h55)
avec Olivia de Havilland, Montgomery Clift et Ralph Richardson

L'histoire:

Au milieu du 19e siècle, à New York, Catherine Sloper vit dans une riche demeure en compagnie de son père, un veuf autoritaire. La jeune fille, timide et sans grand attrait, rencontre le séduisant Morris Townsend lors d'un bal. Le jeune homme lui fait aussitôt une cour empressée et demande la main de Catherine à son père. Mais, celui-ci refuse.....
Splendide adaptation du roman d'Henry James " Washington square"!

Le projet:

C’est Olivia de Havilland qui contacte un jour Wyler pour lui soumettre l'idée. Elle a vu récemment une pièce, L’Héritière d’après Henry James, qui se joue à Broadway. Elle est extrêmement motivée pour interpréter le  premier rôle féminin.... 
Wyler choisit de donner le premier rôle masculin à Montgomery Clift, un jeune acteur qui amorce alors une ascension fulgurante. Il vient de terminer le tournage de La Rivière Rouge (Howard Hawks, 1948) avec John Wayne.
 Wyler réussit aussi à convaincre Sir Ralph Richardson de tenir le rôle du Dr Sloper dans son premier film américain. Richardson, grand acteur de théâtre anglais, avait déjà interprété le rôle à Londres.


Pendant le tournage:

 Un drôle de trio de comédiens que tout oppose...
 L’actrice Olivia de Havilland raconte que Richardson se comportait sur le plateau comme son personnage. Elle le décrit comme quelqu’un de méchant, d’égoïste et peu sympathique avec elle. Mais, paradoxalement, elle avoue en même temps que c’est exactement ce dont le film avait besoin. 
 Mais le plus dur pendant le tournage est probablement venu de  Montgomery Clift. 
Olivia raconte:
... il ne pensait qu’à lui, jamais à jouer avec moi. C’était très difficile de m’adapter à ce style qui était nouveau pour moi. Mais en vérité, c’était conforme à mon personnage.... si bien qu’en fin de compte c’était excellent. » 

Notre avis: 

Il faut voir l'Héritière, ce chef-d'oeuvre de Wyler, réalisateur éclectique, dont le talent va de Ben Hur à La Rumeur:
  • parce que c'est un passionnant portrait de femme, qui s'émancipe
  •  parce que sa magnifique interprétation valut à Olivia de Havilland un Oscar pour ce film en 1950
  • pour entendre Montgomery Clift chanter "plaisir d'amour" en français.
  • parce que la comédie charmante légère et romantique du début laisse place à un drame féroce et cynique, qui fonctionne sur le spectateur comme un thriller
  • "Peut être le plus beau film de William Wyler"
  •  "l'un des plus grands chefs-d’œuvre de l'âge d'or hollywoodien" 



Vendredi 20 janvier à 20h30: NOCES en présence du comédien Sébastien Houbani

Vendredi 20 janvier à 20h30
en présence du comédien Sébastien Houbani

Noces

Belgique 2016 (1h30) de Stephan Streker avec Lina El Arabi, Sébastien Houbani, Babak Karimi

Prix coup de coeur du jury jeunes du Festival du Film de Muret ( nov 2016)


Zahira, jeune belgo-pakistanaise, enceinte, souhaite garder son enfant avec l'aide de son frère Amid. Mais comment aller à l'encontre d'une famille aimante, dont elle est très proche, qui déclare : « Une Pakistanaise, ça épouse toujours un Pakistanais, c'est comme ça » ? Comment alors concilier les exigences de ses parents , son mode de vie occidental et ses aspirations à la liberté ?
Sébastien Houbani, comédien principal du film sera présent au cinéma Véo Muret



Stephan Streker, devenu journaliste professionnel dans le but de rencontrer des cinéastes, écrit un essai sur S.Gainsbourg en 1990 puis réalise, à partir de 1993, deux courts métrages Shadow Boxing et Mathildela femme de Pierre avant de se lancer dans des longs métrages en 2004 avec Michaël Blanco, tourné à Los Angeles puis Montana et Le Monde nous appartient en 2013. Les deux acteurs principaux de Noces ont reçu les deux prix d'interprétation au festival d'Angoulème

Dimanche 15 janvier à 18h30 : Freaks( ciné classique)

 Dimanche 15 janvier à 18h30
ciné classique
Freaks, la monstrueuse parade (Tod Browning  USA1932) ( 1h04)

 Le plus magnifique des hommages à la différence.



L'argument :
 Amour, sexe, infidélité et vengeance au cirque Tartellini. Amoureux de l’acrobate Cléopâtre, Hans, le nain, abandonne sa fiancée, la  minuscule écuyère Frieda. Cléopâtre épouse Hans par intérêt (elle apprend qu’il vient d’hériter) et décide de l’empoisonner... Mais le complot sera découvert et la vengeance, organisée par la coalition des "monstres" du cirque, sera effroyable...

 Avis tiré du site "avoir-alire": 
Plus horrible que Dracula. C’est ce qu’exige de ses scénaristes Irving Thalberg, le puissant producteur de la MGM. Le succès de Tod Browning (un ancien de la maison où il a tourné de nombreux films muets) chez Universal l’a rendu fou de jalousie. Il l’engage pour ce Freaks dont le tournage ne va pas sans provoquer de remous au sujet des "monstres" comédiens, phénomènes de foire venus tout droit de chez Barnum et d’autres cirques américains. Les pétitions circulent afin qu’on leur interdise l’accès à la cantine du studio. Tolérance, tolérance... 
À peine le montage terminé, Thalberg recule. L’horreur dépasse les limites concevables. Il fait amputer le film de trente minutes . A sa sortie, le scandale est total. MGM le retire rapidement du circuit de distribution. 
Pour autant, la carrière de Freaks ne s’est jamais arrêtée et il est considéré aujourd’hui comme l’un des chefs-d’œuvre du cinéma fantastique.
Il faut dire que ce qui a tant choqué le public est justement ce qui fait la force du film. Les rôles sont incarnés par d’authentiques "monstres", femme à barbe, nains, homme-tronc, femme microcéphale, hermaphrodite ou sœurs siamoises, qui sont aussi de merveilleux comédiens. 
Et dans ce sens, Freaks constitue un bel hommage à la différence, ce qui de la part de Browning est tout sauf involontaire.     



 Notre avis:
80 ans après avoir déchaîné les passions, Freaks est un chef-d'oeuvre, un classique unanimement reconnu. "L'une des oeuvres les plus marquantes du cinéma fantastique des années 30 dont la poésie morbide inspira les plus grands": Lynch dans Elephant Man,Tim Burton dans Big fish, Werner Herzog, fasciné par l'anormalité et la folie, dans "Les nains aussi ont commencé petits" et aussi dans "La ballade de Bruno", où il confie le rôle principal à un marginal psychotique Bruno Schleinstein.
En revoyant ce film rare et envoûtant, à la fois thriller, film noir, film fantastique, réalisé sans effets spéciaux, on ne peut que constater qu'il  dénonce avec force l'intolérance face à la différence et qu'il est porteur d 'un message de grande humanité: qui sont les vrais monstres du film? Le spectateur, lui, a choisi: il est en totale empathie avec ces êtres difformes mais si humains!
Quel plaisir rare de découvrir  Freaks enfin sur grand écran!

soirée Amnesty: samedi 14 janvier à 21h

Soirée Amnesty: samedi 14 janvier à 21h
 Festival  international du film des droits de l'homme 

3 minutes et demie: 10 balles  de Marc Silver (98 minutes  USA 2015)

2 conducteurs, 1 homme blanc et un adolescent noir échangent des mots virulents, à une station service, au sujet du volume élevé de la musique diffusée par l'autoradio du jeune homme. Une arme s'invite dans la dispute : 10 balles sur l'adolescent désarmé avant de prendre la fuite....
Durant le procès, la famille du jeune noir décédé Jordan Davis, est appelée à la barre. L'accusé Michael Dunn, 40 ans, la mine patibulaire, et l'air dédaigneux plaide la légitime défense. Parions que le meurtrier blanc s'en tirera à bon compte...
Ce film, qui a obtenu le prix spécial du jury au Festival Sundance,  souligne les inégalités raciales persistantes aux USA.
Le père de Jordan reçut d'ailleurs un message de la part du père d'un autre jeune noir abattu,  quelques temps auparavant ,par la police en pleine rue, juste parce qu'il avait mis la capuche de son sweet sur la tête: "Bienvenue dans le club dont personne ne veut faire partie"


YOYO : ciné classique dimanche 8 janvier vers 18h


Dimanche 8 janvier vers 18h
Yoyo

de Pierre Etaix ( France 1965)
avec Pierre Etaix, Claudine Auger

Dans les années 20, un riche aristocrate vit désespérément seul. Il garde le souvenir du grand amour de sa vie, une cavalière de cirque, qu'il n'a pas revue depuis des années.


Disparu en octobre dernier, Pierre Etaix était un dessinateur, gagman, musicien, décorateur de théâtre, mime, cinéaste et plus encore. Il impose ici une poésie très personnelle qui lie le gag et l'émotion.

Siam, l'éléphant  qui termina sa vie au zoo de Vincennes, devint acteur pour ce film. Sa dépouille naturalisée trône aujourd'hui dans la Galerie de l'évolution à Paris.

Ce film, bijou d'humour et de poésie aux innombrables trouvailles visuelles, est sublimé par un noir et blanc superbe.
Le personnage campé par Pierre Etaix avec sa fine moustache, son petit chien et sa vie de luxe a sans doute inspiré Jean Dujardin dans The artist.
Film à partager avec des enfants dès 8/9 ans.